Dans les zones rurales de Madagascar, la faim devient l’une des principales causes de décrochage scolaire. En effet, comment se concentrer sur ses études quand on a le ventre vide ?
Le sort n’a pas épargné les enfants de la région de Brickaville, frappée tous les ans par des cyclones. Ils en sont les premières victimes, alors qu’ils sont l’avenir de ce pays qui se place en 5ème rang des pays les plus pauvres de la planète.
Dans le besoin, les parents les retirent de l’école pour les faire travailler au champ, car il faut nourrir la famille.
Pour éviter cette situation, et pour ne plus qu’ils restent à l’école le ventre vide, EDI Madagascar a mis en place des cantines scolaires dans 6 écoles primaires (environ 1.500 enfants) qui leur permettent maintenant de se nourrir au moins une fois par jour. C’est, pour beaucoup d’entre eux, le seul repas de la journée.
Notre objectif a été de rendre les cantines auto-suffisantes. La création de potagers et de fermes communautaires, mis en place par les parents et gérés par les élèves sous la supervision de leurs professeurs est d’une part une source pour l’approvisionnement de la cantine, et d’autre part un moyen ludique de se former.
La mise en place d’activités génératrices de revenu permet de compléter les besoins financiers :
Aide en matériel des agriculteurs et pêcheurs en échange d’une partie de leur production pour alimenter la cantine,
Mise en place de décorticage du riz, de pisciculture, de transport fluvial, etc…
Toutes ces activités ont été accompagnées de formations ad-hoc : épargne, horticulture, élevage, innovation, etc…
Notre objectif n’a pas été de faire de l’assistanat, mais bien d’être l’initiateur d’une mécanique pérenne.
Par prudence, nous avons attendu la fin de la saison des pluies pour démarrer les travaux de construction. La première école qui va bénéficier de notre cantine est Manambato. C’est en effet l’école qui est la plus avancée : le potager et un puits ont déjà été réalisés, et le comité de cantine est en place. Nous espérons que cette cantine soit opérationnelle après nos vacances d’été, au début du 4ème trimestre 2019. C’est aussi maintenant que William, notre bénévole s’installe à Brickaville. Il va être d’une aide précieuse pour démarrer et dynamiser ce projet.
Septembre 2019
Manambato avance bien : la cuisine est terminée et une ferme est en construction : elle va accueillir 60 jeunes poules pondeuses qui devraient, d’ici 2 à 3 mois apporter au moins un œuf par poule par jour : une source de protéine et une source de revenus pour la cantine de Manambato.
En parallèle, deux autres écoles sont en préparation : le contrat de construction a été signé pour la cuisine de Sahatakoly début de ce mois et les travaux peuvent commencer.
Par ailleurs, un bâtiment abandonné se trouvait sur le terrain de l’école de Vohitranivona. Plutôt que de construire une cuisine, notre bénévole William a négocié avec le chef CISCO pour qu’on puisse réhabiliter ce bâtiment et en faire une cuisine et une salle de classe pour les enfants du préscolaire qui n’ont pas de classe en dur actuellement. Le coût de réfection du bâtiment et de construction de la salle de classe sera sensiblement le même que la construction d’une cuisine.
Début d’année un peu chahutée pour les élèves des écoles de la région : Une rentrée scolaire le 28 octobre, suivie par des vacances de toussaint dès le 01 novembre, des élections communales qui mobilisent tous les adultes pendant plusieurs jours, bref, ce n’est que fin novembre que la situation s’est régularisée et que les enfants ont commencé à suivre régulièrement l’école.
Le 02 décembre, les premiers repas ont été servis aux enfants de Manambato, des repas équilibrés, sur les conseils d’experts en nutrition qui ont donné des formations aux enseignants et aux membres du comité de gestion de la cantine.
Pendant ce temps, les travaux de Sahatakoly ne se sont pas arrêtés : La cuisine et une proche rie sont en cours de finitions. Des formations à l’agriculture ont été dispensées aux membres du comité pour améliorer le rendement des potagers.
